1. Être prêt psychologiquement à passer 1. Être prêt psychologiquement à passer le relais

Fini le temps où l’on était agriculteur de père en fils, comme une évidence. Les enfants d’aujourd’hui veulent décider eux-mêmes de leur avenir. Ainsi, beaucoup de parents, sans un enfant ou membre de la famille repreneur, souffriront de cette filiation cassée (lire l’interview ci-dessous).

Ultimatum

Il y a un deuil à faire avant d’être capable de se projeter dans un schéma différent, dans lequel un tiers extérieur viendra prendre la place. Aussi douloureux soit ce chemin, il est préférable de ne pas le nier et de commencer tôt, au moins cinq ans avant son départ, à intégrer cette perspective.

En premier lieu, faites le point avec votre famille : conjoint, enfants et parenté proche. Réunissez l’ensemble des intéressés et exposez clairement la situation : votre prochain arrêt d’activité, les scénarios possibles, et demandez à chacun de se positionner sur ses projets et ses souhaits. Faire traîner et être dans le flou ne permet pas d’avancer. Aussi, fixez un délai de réflexion après lequel vous demanderez une réponse ferme. Le successeur « désigné » peut exprimer son envie de partir. A contrario, des enfants éloignés de l’exploitation peuvent surprendre en envisageant un retour. Parfois tardivement : « Il arrive qu’un enfant qui a toujours dit non change d’avis quand la possibilité de l’arrivée d’un tiers devient plus concrète, témoigne Martial Pouzet, responsable de la transmission à la chambre d’agriculture de Charente. Les enfants aussi doivent cheminer, et ils sont souvent attachés à l’exploitation où ils ont passé leur enfance ! » C’est pourquoi, il est important de tenir votre famille informée de vos démarches.

Lorsque le projet de transmettre l’exploitation à une personne hors cadre familial est retenu, il est essentiel d’avoir les idées claires : qu’est ce qui est à vendre ? À louer ? La maison d’habitation fera-t-elle partie du lot ? Pour quel montant ? Un conseil extérieur est alors bienvenu pour avoir une idée ajustée du marché.

Le Point info installation-transmission des chambres d’agriculture propose un diagnostic d’exploitation et une étude de transmissibilité, avec différentes hypothèses de reprenabilité.

La liste de vos envies

C’est aussi le bon moment pour envisager la vie à la retraite. Au sein de l’équipe des huit conseillers en transmission de la chambre d’agriculture de Bretagne, Anne Hurault accompagne les futurs cédants : « Une bonne façon de se préparer est de visualiser ce qu’on fera. On ne nie pas ce qu’on va perdre en quittant la vie active, voire le lieu de travail… On réfléchit aussi à ce qu’on va gagner, les choses importantes et intéressantes qui seront possibles dans la nouvelle vie de retraité : des loisirs, un projet humanitaire, l’engagement familial, du repos, etc. » Commencer à pratiquer quelques activités extra-professionnelles avant la retraite facilitera le détachement le moment venu.

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